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La Grande Fête de la cuisine du Canada
Canada’s Great Kitchen Party
Célébrer l’excellence de la cuisine dans la culture canadienne.
Ce concours culinaire pancanadien (nommé Great Kitchen Party en anglais) est bien établi dans le Canada anglais depuis près de 20 ans. Il a d’ailleurs récemment reçu le prix « Meilleur événement gastronomique d’Amérique du Nord ». Depuis quelques années, il tente de prendre du galon au Québec. C’était sans aucun doute la plus ambitieuse édition à ce jour à Montréal : les qualifications se sont déroulées lundi 30 octobre dernier au Restaurant de l’ITHQ, en compagnie d’une soixantaine d’invités.
Les sélections régionales se tiennent dans 8 à 12 villes à travers le Canada (Calgary, Edmonton, Vancouver, Regina, Winnipeg, Saskatoon, St-John’s, Moncton, Halifax, Montréal, Toronto et Ottawa). Ce sont des soirées où les invités et les professionnels de l’industrie alimentaire se réunissent pour déguster la meilleure nourriture que les chefs sélectionnés proposent pour représenter chacune de leurs villes respectives. Les chefs y participent pour célébrer leur métier, partager leur passion, élever l’excellence culinaire et pour gagner la compétition nationale!
Les chefs sélectionnés utilisent les meilleurs ingrédients que leur région, les chefs québécois ont présenté des plats très élaborés, représentant leur parcours et leur vision de la cuisine, présenté en accord avec un vin canadien.
Les plats sont notés sur 100, avec des points donnés pour le goût, la présentation visuelle, la texture, la réussite technique, la compatibilité des boissons et le facteur wow. Invités et juges exigeants évaluent chacun des plats réalisés et sont invité à sélectionner de représentant pour la compétition nationale. Le jury était composé de Gildas Meneu (journaliste à L’Épicerie), Chris Johns (auteur et chroniqueur gastronomique), Marie Pâris (rédactrice en chef, magazine HRI), Robert Beauchemin (qui fût critique gastronomique, notamment dans La Presse), Lilly Nguyen (autrice de livres de cuisine) et du chef Imad-Eddine-Makraji, chef du Bab Kech et gagnant de l’édition 2022.
C’est à Montréal, le lundi 30 octobre que s’est tenue la sélection pour le Québec.
Cinq des meilleurs chefs du Québec aux horizons diversifiés s’affrontaient pour remporter les qualifications et ainsi représenter la province lors de la finale du Championnat canadien culinaire qui aura lieu à Ottawa les 3 et 4 février 2024.
- Arthur Muller – Chez Muffy et Auberge Saint-Antoine
- David Bernard – Restaurant Joséphine
- Maxime Lizotte – chef wolastoqey de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk
- Rémi Lemieux – Nomi
- Thomas Deschamps – Les têtes brulées
C’est Thomas Deschamps (Les tête brulées) avec un plat parfaitement maîtrisé et visuellement magnifique, une joue de porc braisée dans un puits de pâte feuilletée, surmonté d’un raviole de griotte, et accompagné d’un délicat et aérien raviole de patates douces et betteraves jaunes, qui a gagné et qui représentera le Québec pour la compétition nationale. Rémi Lemieux (Nomi) avec une variation sophistiquée autour du bœuf et de l’aubergine a quant à lui obtenu la seconde place et David Bernard (Restaurant Joséphine) la troisième place du podium avec une chimère de canard du Lac Brome avec anguille du Kamouraska.
Français d’origine, le gagnant Thomas Deschamps opère depuis neuf ans un établissement au Québec. Son premier projet, Le Maudit français, a ouvert dans le Vieux-Terrebonne avant de déménager à Mascouche. Après la pandémie, il a décidé de réinventer son offre en rebaptisant son restaurant Les Têtes Brûlées. Il a d’ailleurs participé à l’émission Aide demandée, avec le chef Louis-François Marcotte, en 2021.
Chris Johns : auteur, rédacteur culinaire primé et notre nouveau juge en chef national et conseiller culinaire, supervise le processus de sélection et de jugement des plus de 70 chefs concurrents, chacun en lice pour ce trophée convoité dans leur ville. Le processus de sélection et d’invitation pour les concours régionaux a lieu au printemps de chaque année par des juges supérieurs régionaux qui supervisent les panels représentant les meilleurs professionnels de l’alimentation, les plus compétents et les plus respectés de leurs villes.
Le championnat national
Les gagnants régionaux de chaque ville sont ensuite invités au Championnat canadien de cuisine, qui se tient dans la capitale nationale Ottawa. Ils s’affrontent dans une grande finale sur deux jours avec trois épreuves afin de se mériter le titre et remporter la médaille d’or nationale de l’année.
La compétition comporte trois volets intenses sur deux jours :
- le Vin mystère,
- la Boîte noire
- et la Grande finale
Le Vin mystère :
Les chefs obtiennent une bouteille de vin mystère et sont mis au défi de créer un plat composé d’ingrédients locaux qui viennent compléter le mystérieux millésimé et ce, dans un lapse de temps prédéterminé et un budget donné. Les invités auront l’occasion de savourer ces créations lors de la soirée d’ouverture de la compétition dans le cadre d’un cocktail dînatoire. Au cours de l’événement, les invités dégusteront le vin mystère et joueront le rôle de « juge » et détermineront le « choix du public » pour le plat le mieux assorti au vin mystère. L’événement présentera également une sélection de vins, de bières artisanales locales, des cocktails et de produits alimentaires artisanaux. Nourriture et boissons inclus.
La Boîte noire :
L’une des épreuves les plus excitantes de la compétition! Les chefs obtiennent une boîte noire qui contient quelques ingrédients divers et ceux-ci et celles-ci doivent composer deux plats spectaculaires pour les juges nationaux – en moins d’une heure! Nos invités n’auront jamais assisté à une compétition du type « Iron Chef » d’aussi près! Des étudiants du programme culinaire du Collège Algonquin créeront un menu fantastique que vous pourrez déguster pendant la compétition et les invités pourront également parcourir le mini-marché mettant en vedette des produits locaux!
La Grande finale :
Au dernier soir de la compétition, tout est permis et les chefs préparent leurs meilleurs plats, auxquels les invités peuvent goûter. De plus, les clients bénéficient d’une sélection de vins choisis, de cocktails, de bières artisanales et quelques savoureux délices locaux tout en enchérissant sur des articles étonnants d’enchères silencieuses. À la fin de la soirée, le Champion culinaire du Canada est couronné et le vignoble de l’année est annoncé, le tout lors d’une cérémonie qui inclura une performance de certains des meilleurs musiciens de la scène musicale canadienne et des voyages vers des destinations de rêve seront mis aux enchères!
Plat de Rémi Lemieux (NOMI) – Variation autour du bœuf
La langue du bœuf et son filet mignon – Ce plat représente Montréal dans un centre-ville guindé vu par un p’tit chef qui joue bien souvent le rôle du protecteur du bon goût, de la modernité et de la gastronomie
« Durant la création de ce plat, j’ai voulu m’inspirer de Montréal et de ce qui m’a marqué depuis le premier jour où l’on m’y a tendu une chemise de cuisinier et un tablier.
D’abord, il y a le Toqué! Ce restaurant plein de couleurs, tant dans le décor que dans les assiettes. Le style de dressage du chef Laprise est typée avec une flamboyance qui lui est propre comme par exemple des traits de sauces verts pétants et une palette de textures variées qui définissent l’esthétique de ses plats. Le Toqué c’est aussi énormément de préparation et de techniques dans une même assiette. C’est complexe et ça semble, à première vue, impossible à refaire.
Puis, vient la modernité. Le Mousso qui a spécialement marqué mon esprit avec un plat de langue glacée et garnie avec élégance. Quoique très simple à première vue, on y goûte des projets de fermentation de longue haleine sans même le savoir. BAM ! Ça fait toute la différence, tout comme le miel fermenté que j’utilise sur la langue grillée de mon plat de concours. Deux autres fermentations apparaissent également dans mon plat, soit le Koji qui a servi à vieillir le filet de bœuf et la petite tranche de chou-rave cru qui garnit son équivalent cuit.
Finalement, il y a le Nomi qui ne cesse de m’inspirer depuis près d’un an. À mon restaurant japonais, les produits nobles côtoient les produits modestes. Par exemple, pensez à une pomme de terre avec du caviar et de l’or 24 carats. Avec la clientèle du centre-ville c’est la même chose. La pauvreté côtoie les riches propriétaires d’entreprises! »
Entrevue radio avec Rémi Lemieux